sourire et rire et...vivre

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12 Rapt cosmique

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RAPT COSMIQUE

(par André Benyamina)

 

 

CHAPITRE PREMIER


 

            Paris 20 ème, le vendredi 4 juin 2004, 15h30,  par bel après midi ensoleillé entre quelques cumulus pas du tout menaçants, Marc Vermont marche d’un pas nonchalant qui ne masque pas son allure de grand fauve. Du haut de son mètre quatre-vingt cinq, il s’avance sereinement le long du boulevard Mortier, vers le siège de la DGSE.

 

            Marc est un agent très spécial de cet organisme de renseignement et d’action. Militaire au grade de lieutenant, à la fin de ses classes, il a été remarqué tout d’abord par ses qualités physiques. En effet, depuis l’école élémentaire, il s’est passionné pour la pratique de sports individuels tels que l’athlétisme, la gymnastique, et les sports de combat.

 

            Le 24 juin 1975 alors qu’il avait 6 ans, son père, profitant d’un voyage d’affaire à Atlanta, décide d’emmener sa famille avec lui pour y passer quelques jours de vacances, et c’est là que le drame survient, le vol 66 Estern Air Lines est détruit et prend feu après avoir heurté les lampes d'approche de l'aéroport international John-F-Kennedy à New York, Le boeing  727 traversait une très forte tempête. On compte 9 survivants parmi les 124 personnes à bord. Marc faisait partie des survivants alors que son père, sa mère, et sa sœur en étaient victime.

 

            Il s’est retrouvé orphelin, sans parent proche. Après son rapatriement, il est placé dans la MECS (maison d’enfants à caractère social) CLAIR LOGIS, en principe jusqu’à ses 12 ans. L’accident l’avait profondément traumatisés, il était proche de la prostration et donc il a bénéficié d’un suivi   psychologique pendant un certain temps. Cela l’a sorti de l’abattement moral dans lequel il se trouvait, mais en contrepartie il est entré inconsciemment dans une volonté farouche de survie et d’indépendance. Cela l’a rendu solitaire, tenace.

 

           Cette maison accueillait surtout les enfants en difficulté dans leur famille, il était pratiquement le seul orphelin, donc différent. Les autres enfants le lui faisaient sentir en l’agressant souvent et en lui faisant subir des brimades, Aussi, il en était devenu taciturne, et cet état l’excluait totalement de toutes   relations affectives, que ce soit avec les adultes, qu’avec les autres enfants. Il compensait en s’investissement à fond dans sa scolarité, ce qui lui valait des notes impressionnantes qui entretenaient l’animosité des autres pensionnaires. Toutefois, au bout de quelques temps, les éducateurs finirent par lui trouver un parrain qui acceptait bien volontiers de s’occuper de lui et de le sortir tous les week-ends. C’était un militaire retraité, d’une cinquantaine d’année, avec un passé de baroudeur, ayant atteint le grade de sous officier dans les commandos. Un peu de temps avant sa démobilisation, il s’était marié avec une jolie femme de la campagne, qui a su l’humaniser et l’ouvrir aux autres. Malheureusement, ils n’avaient pas eu d’enfant, et recevoir le petit Marc était pour eux comme un rayon de soleil. Il écoutait avec émerveillement les récits que lui racontait son parrain et se rapprochait de sa marraine qui, sans l’étouffer, lui apportait des marques d’affection dignes d’une mère. Son parrain lui rapportait plein d’anecdotes sur sa vie de militaire et savait décrire avec bonheur les nombreux paysages des contrées qu’il avait traversées. Toutefois, il évitait soigneusement de parler de ses combats et des atrocités dont il avait été témoin bien qu’il n’en fût jamais acteur. Il mettait toujours en avant le sens du devoir, les contraintes sévères de l’entraînement de commando et les avantages de l’enseignement et de la condition physique ainsi reçus. Amoureux de la nature, il lui en faisait découvrir les mystères, tant sur la flore que sur la faune et à dix ans, il pouvait être capable de rester plusieurs jours en pleine nature sans en être désemparé. Les week-ends passaient ainsi entre de longues heures d’écoute et d’activités physiques.  

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           En juin 1981, le parrain de Marc est invité par son ancien capitaine, à la fête de fin d’année scolaire de l’école des pupilles de l’air (EPA) de Grenoble, et bien entendu, il s’y rend, accompagné de sa femme et de Marc, qui pour l’occasion a reçu une permission spéciale de la part de son proviseur. Marc y passe deux jours à s’en remplir les yeux, à s’imprégner de cette école, à s’émerveiller sur les stands où sont décrites toutes les activités des élèves, à tel point qu’il émet le souhait de pouvoir entrer dans cette école. Son parrain, qui s’y attendais un petit peu, et même secrètement l’espérait, se munit de toutes la documentation nécessaire, et en parla à son ex capitaine, lequel l’assura de son appui en cas de demande d’inscription pour Marc.

           Marc obtint son admission en cinquième. Durant l’année scolaire, il a connu une discipline quasi miliaire et s’y est très bien accoutumé. Le travail d’étude, bien qu’intense, lui laissait la possibilité d’utiliser l’équipement sportif et les stades, très diversifiés et important, de l’école. A la fin du collège, s’intéressant à tout, le choix de la voie qu’il devait prendre lui était difficile, aussi il s’orienta vers un enseignement général au lycée. Après son bac, Ses notes excellentes lui ont ouvert la porte d’une CPGE scientifique (classe préparatoire aux grandes écoles) et y resta deux ans. Pendant toute sa scolarité, malgré la charge importante de travail il s’attreignit à la pratique de l’athlétisme, de la natation, et de la boxe américaine. Il n’avait pas la mentalité d’un compétiteur. Être le meilleur ne l’intéressait pas vraiment. Ce qui lui importait c’était de se sentir en pleine possession de ses moyens, en toutes circonstances. A 20 ans, il était devenu un jeune homme en parfaite forme physique et morale.

           La carrière militaire le tentait et il fût admis haut la main, après concours, à l’école de l’armée de l’air de Salon. Au bout de quatre années de travail acharné, il devint un pilote de chasse émérite, tout en ayant été formé à l’hélicoptère, au parachute et aux commandos de l’air. Ses prestations et son allure ont attiré l’attention des services spéciaux et il fut sollicité pour suivre une formation spéciale aux renseignements, ce qu’il accepta bien volontiers.

 

          En 1996, à la fin de ce stage, il est incorporé dans l’armée de l’air, au grade de lieutenant. Il fut placé successivement à plusieurs affectations aussi bien à des postes d’action qu’à des postes administratifs, en France et à l’étranger. Fin 1999, remarqué par les recruteurs de la DGSE, il est appelé à servir dans la division action de cet organisme, basé au fort de Romainville à Noisy le Sec, au grade de capitaine. Il n’a pas manqué de travail pendant cette période. Le principal étant le contre terrorisme et la traque s’étendait dans toute l’Europe, le moyen orient et l’Asie mineure. Aussi, après quelques réussites aussi marquantes que discrètes, il a été convoqué à la centrale où l’attend le grand patron.

 

          Arrivé au n° 141, il se présente à l’accueil. Il subit un contrôle d’identité et va frapper à la porte du bureau qui lui a tété désigné. Une voix témoignant d’une autorité manifeste l’invite à entrer.

-          Bonjour, Monsieur le Directeur, capitaine Vermont à vos ordres.

-          Bonjour Marc, content de vous voir, asseyez vous….. J’ai vu que vous n’avez pas manqué d’activité ces temps dernier, aussi, nous pensons que vous devriez prendre quelques jours de congé…Seulement, avant, nous avons une proposition à vous faire.

-          Oui Monsieur.

-       Voilà, parfois, nous retirons du service action des éléments particulièrement efficaces, comme vous, et ils sont affectés à un service très secret, échappant à la hiérarchie conventionnelle. Leur mission : être à la disposition directe de l’Elysée dont je suis la courroie de transmission. Les missions sont particulièrement difficiles et surtout, elles sont solitaires, à charge pour l’agent de trouver par ses propres moyens l’aide qui pourrait éventuellement lui est nécessaire. Ces agents ne sont pas couverts par le réseau diplomatique, et en cas de problème, ils ne peuvent bénéficier d’aucun secours de ce côté-là. En contrepartie, ils sont munis d’un pouvoir de réquisition auprès de toutes les autorités de l’état, sans avoir à se justifier, quitte même à mobiliser du personnel militaire, mais, de façon absolument discrète. Il peu aussi réquisitionner tous moyens de transport armé ou non,

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           mais à son unique usage : voitures, camions, avions, bateau, blindé…. Toutes armes personnelles. tous moyens de communication, etc. Il a accès à toutes les sources d’informations, même ultra secrètes, bien sûr avec une procédure spéciale.

           La question est : acceptez vous cette affectation ?

Vous n’avez pas à répondre de suite, vous partez en congé pendant trois semaines, où vous voulez, mais avec un téléphone spécial dont le numéro est codé et qui vous permet de joindre, où que vous soyez, mon numéro et seulement ce numéro. Ce téléphone a aussi la particularité d’être une balise qui à tout moment m’informe de l’endroit où vous vous trouvez. Une fois que vous aurez accepté cette affectation, vous ne pourrez plus en démissionner. Nous seuls avons la faculté de vous en libérer. Mais, rassurez vous, ce n’est pas un travail à temps plein, bien que vous soyez  totalement mobilisable à tous moments, il se passe souvent quelques mois entre deux missions. L’affectation dure 5 ans au minimum et est renouvelable une fois, d’un commun accord.

         Vous avez tous les éléments que je suis en mesure de vous fournir avant votre engagement, et donc vous nous donnerez votre réponse a la fin de votre congé.

Vous pouvez donc partir tranquillement.

 

-        Je vous remercie Monsieur, je ne m’attendais pas vraiment à cette proposition,  mais j’en suis fort honoré, je vais sérieusement y réfléchir et vous communiquerai ma réponse au plus tard dans trois semaines.

-        A titre de curiosité, que comptez vous faire pendant ces vacances ? Rien de dangereux j’espère? C’est en un seul morceau que nous avons besoins de vous.

-        Rassurez vous, Monsieur, J’avais besoins de calme et cela facilitera la méditation nécessaire pour apporter une réponse pleine et entière à votre proposition. Je compte me rendre dans une petite propriété à la Garde Freinet dans le massif des maures, à proximité des plages de la méditerranée, loin du bruit et de la foule. Au programme, promenades en solitaire, footing, un peu de sport, plage et natation…Vous voyez, rien de violent.

 

CHAPITRE II

 

             Samedi 5 juin 2004, 17 heures environs, Marc Vernon quitte l’autoroute E 80 au péage du Cannet des Maures et s’engage en direction de la Garde Freinet. Il était parti de Paris le matin de bonne heure à bord de son coupé 404 Peugeot concept sous un ciel matinal très clair. La circulation, bien qu’assez denses, était très fluide. Peu friand des restauroutes, il était sorti de l’autoroute à Lyon et s’est offert un repas aussi léger que succulent, arrosé d’un peu de Côte du Rhône, dans un petit bouchon de sa connaissance, petite rue Tramassac. Il a ensuite repris sa route, et comble d’ironie, peu après Aix en Provence, le ciel s’est couvert et il a eu droit à une averse d’été, typiquement provençale, c'est à dire drue mais brève.

 

            La D558 avait été sérieusement arrosée par l’averse diluvienne tombée il y a à peine une demi-heure, et Marc roulait prudemment sur la chaussée rendue glissante par la remonté des résidus huileux accumulés par la circulation des semaines précédentes. Soudain, à la sortie d’un virage dans les lacets à droite abordant la descente vers La Garde Freinet, un 4x4 assez imposant, roulant beaucoup trop vite pour l’état de la chaussée, se déporte sur sa gauche et se présente presque face de la voiture de Marc. Celui-ci tente de l’éviter en braquant sur sa droite, mais ne peut empêcher un choc violent sur son avance gauche, ce qui le déporte sur le bas côté. La voiture saute le petit parapet et verse dans la pente accentuée conduisant 30 mètres plus bas dans le ruisseau. Elle fait un premier tonneau et un second qui la conduit directement sur un arbre planté en flan de coteau. Elle le percute du toit et s’immobilise. Heureusement, la moteur et n’a pas été touché, tandis que le réservoir ne laisse passer aucune fuite, la voiture ne s’est pas incendiée.

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            Deux voitures et une camionnette qui suivaient ainsi que le 4x4 se sont arrêtées. Inopinément, une patrouille de deux motards de la gendarmerie arrive, immédiatement, un des deux gendarmes descend vers la voiture, retenu par les témoins, à l’aide de sangles trouvées dans la camionnette, alors que le deuxième gendarme donne l’alerte par radio. A l’intérieur de sa Peugeot, retombée sur le toit, miraculeusement peu déformé du côté chauffeur, Marc est inconscient.

 

            Le gendarme constate qu’il ne peut rien faire sans risquer d’aggraver son état. Toutefois, il aperçoit son portefeuille tombé sur le toit, côté passager et après quelques contorsions, il arrive à le récupérer. Accolée à la carte d’identité militaire, un bristol orné d’un sigle tricolore stipule qu’en cas d’accident le numéro de téléphone qui y est apposé doit être appelé en priorité, ce que fait le gendarme. Il obtient au bout du fil un correspondant auquel y expose les faits et on lui passe le Directeur de la DGSE. Ordre est donné au gendarme de ne pas bouger en attendant les secours immédiatement sollicités.

 

            10 minutes après, un hélicoptère de la sécurité civile, basé à Toulon dépose sur le site de l’accident une équipe de pompiers qui s’occupe immédiatement de dégager Marc de sa voiture. Entre-temps, un autre hélicoptère du service de santé des armées se positionne au dessus et une équipe de médecin et infirmier font un premier diagnostique et prennent en charge Marc en l’immobilisant sur un brancard spécial qui est alors hissé dans l’hélicoptère. Celui-ci s’élève et prend la direction de Marseille, vers le CHU de la Timone.


             Arrivé à l’Hôpital, Marc, toujours inconscient est conduit directement en radiologie pour un examen par scanner. Très vite, le chirurgien diagnostique un enfoncement de l’os pariétal constituant une fracture multi fragmentaire avec embarrure, sans endommagement extra dural ni lésion de la dure-mère, cependant, l’importance de l’enfoncement crânien crée une pression sur le cerveau et il est extrêmement urgent de pratiquer l’intervention chirurgicale. Marc est conduit directement au bloc opératoire, il est dans le coma.

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            Mercredi neuf juin, Marc est couché dans son lit d’hôpital, toujours dans le coma. L’Électro-encéphalographie révèle un tracé constant mais très proche du plat. Le Médecin décide de pratiquer un examen par IRM et il est conduit en salle de radiologie et placé sur l’appareil, la tête encastrée dans le compartiment d’irradiation. Un léger bruissement signale que le balayage électronique est en action… Soudain, le corps de Marc irradie comme un soleil éblouissant, d’une clarté aveuglante, le médecin opérateur et l’infirmière n’ont pu protéger leur yeux à temps et ils restent pratiquement aveugles pendant presque une minute…Lorsqu’il recouvrent la vue, ils s’aperçoivent avec effarement que Marc a complètement disparu, en laissant sur place les vêtements qu’il portait, bizarrement intacts malgré la chaleur intense qui a régné pendant une demi seconde.

 

 

CHAPITRE III

 

 

 

 L'invité surprise

 

            Quelque part dans l’espace, à proximité d’un soleil jaune autour duquel on pouvait voir six planètes en orbite, un vaisseau spatial apparaît brusquement, surgi de nulle part. Apparemment immobile, il fonçait quand même à une vitesse de plus de cinquante mille kilomètres à l’heure. Il présentait une masse sous forme d’une demie sphère fortement aplatie, presque un disque, d’un diamètre colossal de près d’un kilomètre et d’une épaisseur en son centre proche de cent mètres.

          A l'intérieur du vaisseau, à l'instant même ou il s'est matérialisé, une sonnerie d'alarme retentit, une sonnerie au timbre particulier que tous les membres d'équipage connaissent. Une équipe spécialisée revêt deux de ses membres d'un scaphandre automatique qui en moins d'une seconde s'étanchéifie totalement, équilibre la pression interieur de telle sorte que l'occupant soit en totale sécurité. Les deux hommes se précipitent directement dans le sas de sortie dont la porte interne se referme sur eux. Le sas ne met qu'une seconde pour évacuer l'atmosphère qui s'y trouve et la porte de sortie s'ouvre automatiquement. A leur grande surprise, le corps nu d'un homme y est littéralement collé, en fait il est contre celle-ci, mais n'en est pas solidaire. Les deux hommes empoignent l'intru et l'introduise à l'intérieur du sas dont la porte externe se ferme alors que l'air rempli la salle presque de façon explosive. La porte interieur s'ouvre et les deux hommes posent leur fardeau sur une civière roulante qui est immédiatement acheminée à grande vitesse jusqu'à l'infirmerie, qui ressemble plus à un hôpital ultra moderne. L'homme nu, inerte, ayant toute l'apparence d'être mort, est mis dans un espèce de sarcophage transparent qui, aussitôt semble s'animer de lui même. En son intérieur, des drôles de coussins compressent le corps tout en le massant, alors que des décharges électriques le parcourent. Dans le laboratoire, des officiants suivent avec attention des tas de cadrans et un écran qui affiche comme une vidéo, les organes internes du patient. Les officiants examinent attentivement ces images et suivent les informations données par les cadrans. Une très grande surprise semble les sidérer. Pour eux, le corps à l'interieur du sarcophage et qui s'anime doucement, est celui d'un être identique à eux mêmes

 

 

           A l'intérieur du vaisseau, à l'instant même où il s'est matérialisé, une sonnerie d'alarme retentit, une sonnerie au timbre particulier que tous les membres d'équipage connaissent. Une équipe spécialisée revêt deux de ses membres d'un scaphandre automatique qui en moins d'une seconde s'étanchéifie totalement, équilibre la pression interieur de telle sorte que l'occupant soit en totale sécurité. Les deux hommes se précipitent directement dans le sas de sortie dont la porte interne se referme sur eux. Le sas ne met qu'une seconde pour évacuer l'atmosphère qui s'y trouve et la porte de sortie s'ouvre automatiquement. A leur grande surprise, le corps nu d'un homme y est littéralement collé, en fait il est contre celle-ci, mais n'en est pas solidaire. Les deux hommes empoignent l'intru et l'introduise à l'intérieur du sas dont la porte externe se ferme alors que l'air rempli la salle presque de façon explosive. La porte interieur s'ouvre et les deux hommes posent leur fardeau sur une civière roulante qui est immédiatement acheminée à grande vitesse jusqu'à l'infirmerie, qui ressemble plus à un hôpital ultra moderne. L'homme nu, inerte, ayant toute l'apparence d'être mort, est mis dans un espèce de sarcophage transparent qui, aussitôt semble s'animer de lui-même. En son intérieur, des drôles de coussins compressent le corps tout en le massant, alors que des décharges électriques le parcourent. Dans le laboratoire, des officiants suivent avec attention des tas de cadrans et un écran qui affiche comme une vidéo, les organes internes du patient. Les officiants examinent attentivement ces images et suivent les informations données par les cadrans. Une très grande surprise semble les sidérer. Pour eux, le corps à l'intérieur du sarcophage et qui s'anime doucement, est celui d'un être identique à eux-mêmes.

 

             Dans la passerelle de pilotage du vaisseau, le commandant Ebo-Dito Paray, au titre pouvant être traduit par Amiral, réunit son état-major. Le haut physicien Btel-Etar Baral, le premier biologiste et ethnologue Bretta-Almi Elyénnie (une femme) sont prêts pour une conférence au sommet, assistés chacun par un panel de collaborateurs de haut rang.

 

Le commandant

 

« Premièrement, comment va notre invité surprise ? »

 

Bradi- Ho Diert, médecin en chef

 

« Notre invité est en parfait état, mais il ne s’est pas encore réveillé. Les appareils nous ont confirmé sa nature d’être humain dans son ensemble, c’est un mâle que l’on pourrait qualifier d’athlétique selon nos critères, d’un taille équivalente à la moyenne de celles des individus de notre population et d’un poids courant, quoique nous soupçonnons un léger amaigrissement anormal. Une partie de sa chevelure, au-dessus de son crâne, semble être rasée, mais de telle manière que l’on ne dirait pas que ce soit un acte d’esthétique, mais plutôt un acte médical pour un dégagement à fin thérapeutique ou d’examen, exactement comme nous procédons nous même dans certains cas. »

 

Bretta-Almi Elyénnie

 

« Si cela se confirme, il faut donc conclure que nous avons à faire à un être intelligent, issu d’une civilisation développée. Dès que possible, nous procéderons à une analyse de  l'hippocampe pour avoir accès à sa mémoire, mais nous devons attendre car pour que cela soit efficient, il faut que le sujet soit éveillé et actif. »

 

Le commandant :

 

« Btel-Etar Baral, comment expliquer ce qui est arrivé, comment cet homme est arrivé là, et en plus, en bon état ? »

 

Btel-Etar Baral

 

« Cela fait deux heures que nos physiciens étudient toutes les données fournies par les ordinateurs de pilotage et les soumettent aux analyses à travers ce que nous connaissons de la structure de l’univers et de la matière. Nous pouvons en déduire déjà quelques conclusions, mais qui nous semblent tout à fait du domaine de l’impossible. Il nous semble qui manque au moins une donnée fondamentale liée à l’état dont se trouvait le sujet au moment où l’enlèvement (on peut appeler cela comme ça) s’est effectué »

 

Le commandant :

 

« Dites-nous quelles sont vos premières conclusions »

 

 Btel-Etar Baral

 

« Et bien, pour simplifier, Il faut avoir à l’esprit notre manière de procéder pour voyager sur des distances incommensurables, de façon pratiquement instantanée.

 

       Dans un espace neutre, le vaisseau à l’immobile par rapport à l’espace environnant, émet à sa surface une puissante énergie qui détruit en partie la matière spéciale de son revêtement. Cette matière détruite redevient de l’espace, c’est-à-dire que nous créons ainsi en permanence, un surplus d’espace à l’espace environnant, de telle sorte que la masse du vaisseau est complètement annihilée. Ainsi, selon l’équation E= MC², si M=0, E=C² et donc quand nous éjectons quelques électrons à la vitesse de la lumière, au dehors de notre cocon d’espace, par le procédé que nous avons mis au point très difficilement, il s’exerce un poussée sur le vaisseau qui atteint la vitesse au carré de la lumière instantanément, mais de plus, poursuit son accélération jusqu’à atteindre une vitesse C puissance infinie. Par ailleurs, ce cocon d’espace isole complètement le vaisseau et tout ce qu’il contient, des contraintes physiques de l’espace environnant, ce qui nous permet de ne ressentir aucune accélération. Nous pouvons ainsi parcourir des milliers d’année lumière de distance, en quelques secondes de notre temps biologique.

 

            Si un observateur situé dans l’espace normal pouvait prendre conscience de notre passage, il ne pourrait observer que le passage d’un long fil d’énergie d’une épaisseur d’un micron puissance -1 000 000, et d’une longueur proche de celle d’une année lumière. Ceci pour vous donner une image. Bien entendu, ce fil d’énergie ne connait aucun obstacle et passe aussi bien à travers des soleils que des planètes et que de toutes matières, y compris vivante. Ce fait est bien avéré, mais nous avons relevé une donnée inconnue jusqu’à présent, dont la révélation ne peut que provenir de l’évènement que nous vivons maintenant.

 

            Nos capteurs psychiques qui servent à déceler les pensées des éventuels habitants de planètes que nous visitons, restent, bien entendu, tout à fait muets lorsque nous sommes en transition, et là, nous avons relevé un pic sur les linéaires qui dénote une activité pendant cette transition, chose, à priori tout à fait impossible. Cela nous a poussés à examiner avec plus d’acuité nombre d’enregistrement des capteurs pendant les temps de transmission et nous avons constaté des minuscules ondulations très imperceptibles. Nous étions en présence d’ondes similaires à celle que nous captons sur nos antennes géantes à l’écoute de l’espace hors atmosphère, c’est-à-dire le bruit de fond de l’univers qui, comme vous le savez est produit par l’énergie première à l’origine de celui-ci. La différence est que les ondes que nous venons de capter sont en surimpression légèrement décalée de celle de l’espace univers. Il semble que lorsque nous nous déplaçons, nous créons un sillage comme un navire sur l’océan, sillage qui se dissipe ensuite dans l’espace.

 

             Apparemment, notre vaisseau et son cocon d’espace a traversé le corps de notre invité et qui, pour une raison que nous ne connaissons pas, devait être en vibration à la même longueur d’onde que celle que nous émettons. Notre déplacement  génère une énergie égale à la masse du vaisseau multiplié par sa vitesse, donc inimaginable, mais celle-ci ne peut être captée que dans des conditions particulières extrêmement rares. Comme l’électricité, sortant d’un générateur vers une masse, qui ne peut être énergisante qu’à travers une résistance, l’énergie que nous générons lors de nos déplacements se perd et se dissipe  dans l’immensité de l’espace. Dans le cas présent, le corps de notre invité a du agir comme une résistance. De ce fait il a encaissé une telle énergie que sa masse s’est instantanément et totalement transformée en énergie pure intégrée dans notre sillage et attirée par le vaisseau qui joue là le rôle d’un pôle négatif à l’endroit qui est exempte du revêtement spécial, c’est-à-dire la porte du sas de sortie individuelle. L’énergie du corps de notre invité s’est reconcentré à cet endroit là, au point de se reconstituer en matière, exactement à l’identique de sa disposition première. Pourquoi cette reconstitution à l’identique ? Mystère…Nous avons encore beaucoup à apprendre sur l’univers.

 

            Lorsque nous avons ralenti le vaisseau et son cocon jusqu’à une vitesse nulle par rapport à l’univers normal, et immédiatement cessé la production d’espace, nous ramenant ainsi dans le contexte universel normal, le corps de notre invité, collé à la porte du sas par une électricité statique résiduelle, a déclenché l’alarme, et vous connaissez la suite.

 

 

 

 


 



08/03/2011
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